RB 73,2: "Mais pour celui qui est pressé de mener parfaitement cette vie, il y a encore les enseignements des saints Pères. Si on les pratique, ils conduisent au sommet de la vie parfaite"

Donna Berta, descendante des Contes Cadolingi, puissante famille toscane, et abbesse du monastère des béndéictines vallombrosiennes de Caviglia (province d'Arezzo), reçut en 1075 le don d'une chapelle ddéiée aux saints Vittore et Niccolò ainsi que toutes les terres et biens attenants, avec l'obligation d'en prendre soin. Situé à environ 8 kilomètres au nord-ouest de San Gimignano, près du château de Catignano, le monastère de San Vittore était dans un endroit enchanteur, mais avait le grave inconvénient de se trouver loin des zones habitées et était donc exposé a toutes les incursions de bandes armées qui, en ces temps, infestaient la Toscane. En 1337, après avoir subi des agressions répétées, il fut décidé de transférer le monastère à l'intérieur des murs de la cité. On trouva un accord selon lequel les sœurs donnaient la propriété de S. Vittore et Niccolò à la Commune, laquelle à son tour faisait en sorte, par quelques pressions, de leur fournir un monastère (un édifice avec un cloître) à proximité de l'hôpital de S. Fina et devant la Magione del Tempio. Le 1er novemvre 1337 les cinq surs qui constituaient la communauté religieuse, déménagèrent dans le nouveau monastère, qu'elles commencèrent bien vite à occuper et animer selon les exigences de la vie monastique, ainsi que l'avait voulu Saint Benoît.

En 1477, le même sort advint au Monastère de Santa Maria Vergine à Caviglia, fondé une deuxième fois par S. Berta en 1143, arrière petite-fille de Sœur Berta : épuisées par les incursions de siénois et florentins, les sœurs s'installèrent au monastère de San Gimignano, qui entre temps avait pris le nom de Saint Jérôme. Au complexe monastique s'ajouta au 17me siècle, la Magione del Tempio, dont nous avons trace à partir de 1221, année où elle fut probablement fondée par la famille Baccinelli, membres de l'Ordre des Templari. Après la suppression des Templari et une brève période pendant laquelle elle fut affiliée à l'ordre Gerosolimitano, elle fut définitivement donnée aux sœurs de Saint Jérôme (1637), lesquelles firent construire en 1637 la passerelle entre l'Eglise et le monastère. Au cours des siècles la communauté monastique s'est développée, atteignant en 1539 le chiffre de 52 sœurs, plus deux jeunes filles «en réserve», comme on disait alors, c'est à dire, dans l'attente de pouvoir entrer dans le monastère, ainsi qu'une dizaine de pensionnaires.

Les moments les plus difficiles de l'histoire de Saint Jérôme résultèrent des décrets de suppression du 19me siècle. Tout d'abord, vinrent, en 1810, les lois napoléoniennes, qui décidèrent la suppression des monastères, que les sœurs furent contraintes d'abandonner pour se réfugier chez des parents et amis. C'est seulement en 1816 qu'elles purent reprendre possession de leur monastère, très abîmé par les années d'abandon. Puis, alors que les travaux de restauration étaient achevés depuis peu, surgit une loi comparable de l'état italien nouvellement né (1866), qui toutefois ne parvint pas à expulser les sœurs de leur demeure.